Publicité sur les églises en restauration

Alors que la ville de Paris vient de lancer trois appels d’offre portant sur des concessions publicitaires éphémères sur échafaudage pendant la restauration d’églises (Saint Eustache, Saint Augustin et la Madeleine), nous souhaitions aborder notre vision de ce sujet. Vous pouvez lire à ce sujet, l’article paru dans le Monde (en cliquant sur le lien), ou encore ce sondage dans La Croix.

En outre, cette question de l’affichage grand format au service de la restauration d’un lieu de culte revient régulièrement dans les demandes qui nous sont faites. 

Elle est légitime puisque leur restauration dans les règles de l’art est coûteuse et nécessite des moyens importants. Ce patrimoine fait partie intégrante de notre pays et de nos villes, nous devons être en mesure de le transmettre et de le maintenir en parfait état.

Règlementairement, la très grande majorité de ces édifices étant protégés (classés à l’inventaire des Bâtiments de France), il est possible à notre société et ses équipes d’accompagner ceux qui en ont la gestion. La réglementation en l’espèce est la suivante :
L’article L621-29-8 du Code du Patrimoine dispose que ” par dérogation à l’article L. 581-2 du code de l’environnement, dans le cadre de l’instruction des demandes d’autorisation de travaux sur les immeubles classés ou des demandes d’accord de travaux sur les immeubles inscrits, l’autorité administrative chargée des monuments historiques peut autoriser l’installation de bâches d’échafaudage comportant un espace dédié à l’affichage. Les recettes perçues par le propriétaire du monument pour cet affichage sont affectées par le maître d’ouvrage au financement des travaux “.

Vous pouvez également consulter à ce sujet, nos articles consacrés à cet aspect réglementaire, la FAQ au sujet des bâches publicitaires sur échafaudage et bien entendu la vidéo concernant notre métier en cliquant sur chacun des liens.

Si nous nous posons régulièrement la question d’apporter notre contribution à ce type de projet ambitieux, il fait naître de nombreuses interrogations quant à la manière d’aborder sa mise en place. Un lieu de culte n’est pas un Monument Historique comme les autres.

Comme tous projets nouveaux, ambitieux, il faudra répondre à des questions sur la méthode que nous devrons savoir adapter, sur la légitimité de la publicité sur un tel lieu.
Ces interrogations peuvent venir des riverains, des visiteurs, des paroissiens qui s’interrogent sur la compatibilité d’une publicité avec un édifice sacré.

Nous devrons expliquer, démontrer, rassurer sur l’intérêt de cette intervention, en démontrant l’apport financier, mais aussi et surtout en rassurant sur la qualité d’intégration et la préservation de cet environnement.

Deux objectifs devront être fixés :
Transparence : il est nécessaire de communiquer toutes les informations sur l’apport financier, le cout et la nature des travaux, leur durée, le circuit de validation de chaque visuel de campagne, en association avec des acteurs comme la paroisse, la Direction Régionale des Affaires Culturelles… aussi bien en amont du projet, que pendant toute la durée de celui-ci.
Respect de ce lieu sacré : un ciblage spécifique des  annonceurs devra être mis en place ; il faudra également soigner l’intégration de la surface publicitaire par un décor de qualité, fidèle au monument.

Crédit photo / JJ Bernard